Lorsque la ligue professionnelle française, précurseur en Europe, a « inventé » le micro-oreillette des arbitres en 2002, c’était évidemment pour faciliter la communication entre l’arbitre central et ses assistants, et par là-même la prise de décision. Oui, mais pas seulement ! La voix de l’arbitre était entendue à la télévision et ce, dans un double objectif : améliorer la compréhension par le public des décisions arbitrales et promouvoir le respect de l’arbitrage par les joueurs. Le téléspectateur qui entend en direct l’arbitre expliquer sa décision est mieux éclairé et le joueur, comme l’arbitre, qui se savent écoutés, sont plus respectueux l’un envers l’autre. Et le système, alors expérimental, a fonctionné à la satisfaction des arbitres et des téléspectateurs, avec l’aval implicite de la FIFA, pour la première fois lors du match de L1 Lille-Nantes le 9 novembre 2002, puis lors de finales de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France. Depuis, le micro-oreillette a été adoubé par la FIFA et généralisé à l’ensemble des compétitions. Vive la France ! Sauf que la retransmission du son de l’arbitre a été oubliée. Ou, du moins, qu’elle attend encore un feu vert hypothétique de l’International Board.
Mais qu’attend le football pour avancer, alors que le rugby, moins conservateur, a montré la voie il y a des années ? On se plaint sans cesse, dans le football, du manque de respect pour les arbitres et du mauvais comportement des acteurs. La diffusion de la parole de l’arbitre permettrait d’aller vers plus de transparence, de pédagogie et par là-même d’améliorer l’image de l’arbitre et le respect mutuel sur le terrain. De plus, avec l’introduction de la vidéo, elle aiderait le public à mieux comprendre les décisions prises après visionnage. Enfin, à une époque où se re-négocient les droits TV du championnat, elle représenterait un « plus » appréciable pour les diffuseurs.
Allez, encore un petit effort, messieurs !
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