Maintenant que la querelle, ô combien importante, sur le genre est close (on doit dire le VAR et pas la VAR. Ah, ok !), on peut parler un peu du fond. Après trois saisons d’arbitrage assisté par la vidéo en France, le bilan est contrasté : positif au vu du nombre d’erreurs corrigées (une bonne centaine), mais plutôt négatif en termes de compréhension des acteurs et du public. La vidéo, qui devait diminuer les polémiques, en a créé elle-même de nouvelles.
Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. A la différence de Michel Platini ou de Tony Chapron, j’ai toujours milité pour l’introduction de la vidéo dans le football. Certes, l’erreur est humaine, mais si on peut en diminuer le nombre, c’est tant mieux ! En revanche, deux questions mériteraient d’être débattues par le respectable International Board. Le rôle de l’arbitre central, d’abord. Il doit rester absolument maître du jeu. Pour cela, il devrait toujours visionner lui-même les images en bord de terrain, sans s’en remettre à l’avis des arbitres-video. On peut même se demander si l’initiative du recours à la vidéo ne devrait pas être de la seule compétence de l’arbitre central, éventuellement alerté par ses juges de touche ou son quatrième, mais à l’exclusion du car vidéo. C’était ce que prévoyait le projet français d’arbitrage assisté que nous avions présenté au Board en 2006. L’erreur « manifeste » justifiant seule le recours à la vidéo doit être décelée par le terrain, les yeux des officiels, et pas par l’image des caméras.
Ensuite, l’annulation d’un but, après visionnage, pour un hors-jeu de quelques centimètres est discutable. Avant la lettre, il y a l’esprit : en présence d’un possible hors-jeu, la question posée aux arbitres est de savoir si la position de l’attaquant lui a donné un avantage sur la défense. Ce ne peut être une question de centimètres et il y a place pour l’interprétation. Aussi serait-il raisonnable, comme le faisait à nouveau la proposition française de 2006, de laisser la question du hors-jeu à la décision des arbitres de terrain et de l’exclure des cas de recours à la vidéo. A débattre !
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