Chronique parue sur Le nouvel Économiste
Feel good
Quand une solide amitié féminine vient à bout des pires déboires
En toute subjectivité, par Frédéric Thiriez
Le hasard, à moins que ce soit le destin, nous joue parfois de drôles de tours. Ces deux femmes n’ont rien en commun, à part le fait d’être quadragénaires et mariées depuis vingt ans. La première, Sam (Samantha), est gestionnaire clients dans une entreprise d’impression, en butte aux attaques incessantes d’un supérieur aussi machiste que sadique qui cherche à se débarrasser d’elle sans raison. Son mari, dépressif, est au chômage et passe le plus clair de son temps affalé sur le canapé. Leur fille de dix-neuf ans vit à la maison. Autant dire que le foyer repose sur les épaules de Sam. La seconde, Nisha, a épousé un richissime homme d’affaires totalement dénué de scrupules qui lui assure un train de vie de reine mais la trompe avec son assistante, de vingt ans sa cadette.
Fitness et Louboutin
Le jour où Sam, utilisant un bon offert par sa fille, a pu passer une heure dans une salle de fitness (“Jusqu’ici, je n’ai pas eu le temps”), elle se trompe de sac de sport à la sortie. Elle s’en rend compte dans la voiture qui la conduit à son rendez-vous avec des clients, mais il est trop tard pour revenir. Dans le sac, “une paire de Christian Louboutin rouges en crocodile aux talons vertigineux et ouvertes à l’arrière”, ainsi qu’une veste Chanel couleur claire.
Vous avez deviné : le sac appartient à Nisha, qui en a absolument besoin car son mari a exigé, pour signer leur convention de divorce, qu’il lui rapporte ses Louboutin. Surprenante exigence, dont on comprendra les raisons à la fin du roman. Et la quête des escarpins s’avère plus ardue que prévue puisque la fille de Sam, qui les trouve “mauvais genre”, les a données à une œuvre de charité. En attendant, la situation de nos deux héroïnes s’aggrave car Sam a finalement été licenciée par son affreux chef tandis que Nisha s’est vu couper les vivres par son infâme mari et doit travailler comme femme de ménage.
L’issue finale, comme souvent dans les romans feel good de Jojo Moyes, viendra d’une belle solidarité féminine. On y verra à l’œuvre le quatuor improbable formé par Sam, Andréa, son amie de toujours qui se remet d’un cancer, Nisha et Jasmine, la femme de chambre courageuse qui l’a prise sous sa protection. Prenez garde, messieurs !
Ancienne journaliste devenue romancière, Jojo Meyes, qui vit en Angleterre, a signé une quinzaine de romans, dont plusieurs best-sellers (‘Avant toi’, ‘La dernière lettre de son amant’, ‘Le vent nous portera’).
Chronique à retrouver via : https://www.lenouveleconomiste.fr/dans-les-pas-dune-autre-de-jojo-moyes-110225/
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